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profits , la somme de 25,000 francs à la Société d' Information Constitu- tionnelle'^. Après avoir demandé la réforme d'abus indéniables, le Programme de ces sociétés s'était accentué et réclamait le suffrage uni- versel et des parlements annuels.

Au mois de novembre, la Société Corres])ondante de Londres, indignée da manifeste du Duc de Brunswick, avait, de concert avec d'autres sociétés, envoyé une adresse à la Convention, qui l'avait reçue et l'avait fait lire aux armées. On y trouvait des passages écrits dans le style de l'époque :

Bien que menacés par un oppressif système de contrôle, dont les empiétements graduels mais continus ont privé celte nation de presque toute la liberté dont elle était fière et nous a presque réduits à l'abject esclavage d'où vous venez de sortir, ciuq mille citoyens anglais, dans leur indignation, se mettent virilement eu avant, pour sauver leur pays de l'opprobre attiré sur lui par la conduite indolente de ceux qui sont au pouvoir. Ils considèrent (jue c'est le devoir des Bretons d'encourager et d'aider, autant qu'il est en leur pouvoir, les champions du bonheur humaiu, et de jurer à une nation, qui poursuit le plan que vous avez adopté, une amitié inviolable. Que cette amitié soit désormais sacrée entre nous! Puisse une vengeance terrible saisir l'homme qui essayerait d'en causer la rupture.

Bien que nous paraissions être si peu à présent, soyez assurés. Français, que notre nombre augmente journellement, il est vrai que le bras menaçant et levé de l'autorité tient à présent les timides à l'écart — que des imposteurs actifs et partout répandus trompent constamment les crédules — et que l'intimité de la Cour avec des traîtres reconnus a quelque effet sur les naïfs et les ambitieux. Mais nous pouvons vous apprendre avec certitude, Amis et Hommes Libres, que la lumière a fait des progrès rapides parmi nous. La curiosité a pris possession de l'esprit public, le règne uni de l'Ignorance et du Despotisme disparaît. Les hommes maintenant se demandent entre eux : c( Qu'est-ce que la Liberté? Quels sont nos Droits? » Français, vous êtes déjà libres, et les Anglais se préparent à le devenir 2.

On trouvait dans ce même document , qui fut un peu plus tard publié par les journaux anglais, les phrases suivantes, dans lesquelles Georges III était directement visé :

Que les despotes allemands agissent comme il leur plaît. Nous nous réjouirons de leur chute, eu ayant compassion, cependant, de leurs sujets esclaves. Nous espérons que cette tyrannie de leurs maîtres deviendra le moyen de rétablir dans la pleine jouissance de leurs Droits et de leurs Libertés des millions de nos semblables.

C'est donc avec indifférence ipie nous voyons l'électeur du Hanovre joindre ses troupes aux traîtres et aux brigands ; mais le Roi de la Grande-Bretagne fera bien de se rappeler que ce pays-ci n'est pas le Hanovie. S'il oubliait cette distinction, nous ne l'oublierions pas 2.

Au même moment, la Société Constitutionnelle avait envoyé à la Convention deux délégués qui avaient échangé avec le président le baiser

1 The Storyof the English Jacobins, cbap. ii, p. 33.

2 Address lo the Fnnch Nutional Convention, from the following Societies united in one cotnmon cause, viz., the obtaining a fuir, gênerai, and impartial représentation in Parliament, 21 Sept. 1192, reproduite dans The Story of the English Jacobins, chap. m.