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quittant Mossgiel , il prit la ferme de Dioning dans la vallée de la Nith , où il resta jusqu'en I8O4. Il devint à cette date agent des propriétés de lord Blantyre dans East-Lothian. Ce fut alors seulement qu'il connnut un peu d'aisance et de tranquillité. Il avait aidé Currie dans sa biographie et son édition de Burns. En 1820, il revit lui-même cette édition. Il mourut en 1827, après avoir vu partir avant lui cinq de ses enfants.

Des trois sœurs de Burns, l'une, Agnes Burns, mourut en 1834 ; la seconde, Annabella, en 1832, et la troisième, Isabella, plus connue sous le nom de Mrs Begg et qui a donné quelques détails intéressants sur son frère, mourut en 1858, au milieu des préparatifs faits pour célébrer le centenaire de la naissance de son frère et fut enterrée dans le tombeau de son père, à l'ombre de l'église d'Alloway. Agnes et Isabella épousèrent des hommes qui devinrent gérants de propriétés. Annabella demeura fille et continua de vivre chez Gilbert avec sa vieille mère.

Burns laissait sa famille dans le dénûment. Aussitôt après sa mort, ses amis, John Syme, le distributeur du Timbre, et le D' Maxwell qui l'avait soigné, auxquels se joignit Alexander Gunningham d'Edimbourg, prirent l'initiative d'une souscription en faveur de la temme et des enfants du poète. Celte souscription rapporta assez lentement 700 livres ^ On subvint ainsi aux premières nécessités. Pendant ce temps, il fut résolu qu'on publierait une édition des œuvres complètes de Burns avec sa correspon- dance. C'était un travail considérable ; il fallait réunir les poèmes, retrouver et rassembler les lettres. On pensa à Diigald Stewart, puis à Mrs Walter Biddell. Enfin le D"" Currie, alors médecin à Liverpool, grand admirateur de Burns, qui s'était employé activement pour la souscrip- tion, fut chargé de cette tâche. Il s'en acquitta admirablement, avec un soin, une générosité, une affection et un talent dignes de tous les éloges. Cette bonne œuvre sauvegardera son nom. Les Œuvres de Roien Burns avec un Récit de sa Vie et une Critique de ses Écrits, par James Currie, M. D. parurent en Mai 1800. Le succès de cette publication fut grand. Quatre éditions, de 2000 exemplaires chaque, se vendirent en quatre ans. Les profits montèrent à I4.OO livres. Cela permit à Jane Armour de vivre et de faire donner à ses enfants une éducation respectable. Le D Currie alla la voir en I8O4. « Tout, autour d'elle, annonçait une aisance convenable et même le confort. Elle me montra la salle de travail et la petite biblio- thèque de son mari, à peu près telles qu'ils les avait laissées. D'après tout ce que j'entends dire, elle se conduit irréprochablement ^ ».

Jane Armour, restée veuve à trente-et-un ans, fut fidèle à la mémoire de son mari. Elle supporta son veuvage, dont la célébrité de son nom et la curiosité dont elle était entourée faisaient une situation plus difficile,

1 R. Chainbers, tom IV, p. 224-25.

2 R. Chambers, tom IV, p. 230.