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Page:Angellier - Robert Burns, II, 1893.djvu/151

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pièce. C'est, jusqu'à la fin, une ironie macabre qui éclate par un ricane- ment, et s'achève par une menace de la Mort.

La créature poussa uu. rire étrange, Et dit : « Pas besoin d'atteler la charrue , Les cimetières seront bientôt assez labourés,

N'aie pas peur;

Us seront tous coupés de maintes tranchées,

Dans deux ou trois ans.

Pour un que j'ai tué d'un bon trépas bien droit.

Par perte de sang ou suspension de souffle.

Ce soir, j'oserais en prendre mon serment,

L'habileté de cet Hornbook

En a mis une vingtaine dans leur dernier drap ,

Par gouttes ou pilules.

Un honnête tisserand de son métier, Dont la femme avait deux poings assez mal élevés. Achète pour deux sous de quoi lui remettre la tête

Qui lui faisait mal ;

La femme s'est glissée tranquillement dans le lit,

Et n'a plus rien dit.

Un propriétaire avait la colique ,

Ou un gargouillement dans les boyaux,

Son fils unique envoie chercher Hornbook

Et le paie bien ;

Le gars, pour deux belles brebis ,

Fut propriétaire lui-même.

Ce n'est là qu'un échantillon des façons d'Hornbook ; Ainsi il continue au jour la journée , Ainsi il empoisonne, tue el massacre ; Et il est bien payé ; • Et il me frustre de ma proie légitime

Avec ses maudites sales poudres ».

Et la Mort aigrie, exaspérée, jure qu'elle saura rendre ce sot infatué aussi tranquille qu'un hareng ; elle parie un groat que la prochaine fois qu'elle le rencontre, elle lui donnera son dû.

Mais comme elle commençait à parler.

Le marteau de la vieille église frappa sur la cloche ,

Une petite heure toute courl^ au delà des douze.

Gela nous fil lever tous deux;

Je pris le chemin qui me convint ,

La Mort en ât autant ^.

1 Death and D^ Hornbook.