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Oh ! j'ai perdu mes joues roses,
Et aussi ma taille si fine.
Et j'ai perdu mon cœur léger
Qui songeait peu à une clmte.
Il me faut subir le rire moqueur,
De mainte fille hardie,
Alors que, si on connaissait toute la vérité.
Sa vie a été pire que la mienne.
Chaque fois que mon père pense à moi,
Il regarde fixement le mur ;
Ma mère s'est mise au lit,
De penser à ma chute.
Chaque fois que j'entends le pas de mon père,
Mon cœur éclate presque de douleur ;
Chaque fois que je rencontre le regard de ma mère,
Mes larmes tombent comme la pluie. \
Hélas ! qu'un arbre si doux de l'amour
Porte un fruit aussi amer !
Hélas ! qu'un plaisant visage
Cause des larmes si amères !'
Mais la malédiction du ciel écrase l'homme
Qui désavoue l'enfant qu'il a fait,
Ou laisse la douloureuse fillette qu'il a aimée
Porter des habits en haillons ! ^
La note n'est pas toujours aussi mélancolique. Il y a, chemin faisant, de petits morceaux légers, des refrains d'amour, sans beaucoup de sens, comme ceux qu'on fredonne sur une route un jour de printemps.
Quand mai rose arrive avec des fleurs,
Pour parer sqs gais buissons au feuillage épandu,
Alois ses heures sont occupées, occupées,
Au jardinier, avec sa bêche.
Les eaux de cristal tombent doucement.
Les oiseaux joyeux sont tous amoureux,
Les brises parfumées soufflent autour de lui,
Le jardinier avec sa bêche.
Quand le matin pourpre éveille le lièvre
Qui va chercher son repas matinal,
Alors à travers les rosées, il s'en va,
Le jardinier avec sa bêche.
Quand le jour expirant dans l'ouest
Tire le rideau du sommeil de la nature,
11 vole vers les bras de celle qu'il préfère,
Le jardinier avec sa bêche 2.
1 The Ruined Maid's Lament.
2 When rosy May cornes in wi' Flowers.