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Et les lièvres coureurs, dans leurs jeux amoureux, goûtent leurs amours. Tandis que par les coteaux le ramier roucoule d'un cri plaintif i.

Le soleil était iiors de vue ,

Et le crépuscule plus sombre amenait la nuit ,

Le hanneton bruissait avec un bourdonnement lent ,

Et les vaclies debout beuglaient à la place où on les trait 2.

Presque jamais, le paysage n'est sans bêtes, que les scènes soient riantes ou sauvages.

Combien aimables, 6 Nith, sont tes vallées fertiles,

Où les aubépines éployées fleurissent gaîment, Combien doucement sinuent tes vallons en pente.

Où les agneaux jouent à travers les genêts 3.

Solitaires sur les glaciales collines, les troupeaux errants

Evitent les cruels orages parmi les rochers abritants ;

Les ruisseaux se précipitent, écument, rougeâtres sous la pluie qui les bat,

Les déluges amassés crèvent au-dessus des plaines lointaines,

Sous la rafale les forêts effeuillées gémissent;

Les cavernes creuses rendent une morne plainte *.

Burns lui-même marquait la place que les animaux tiennent dans ses vers, lorsqu'il disait :

Tant que les églantiers et les chèvrefeuilles verdissants, /^

Et les perdrix qui piaillent haut le soir, Et le lièvre matinal qu'on voit filer silencieusement, Inspireront ma muse ^.

Cette présence des animaux est à noter, car, chez la plupart des poètes, si on tuait les oiseaux, la nature resterait dépeuplée.

Sur ces fonds déjà fourmillants de vie ressorlent plus fortement les animaux domestiques. A chaque pas, ce sont des coins de collines, de prairies ou de champs, dans lesquels ils figurent avec une touche de sentiment humain qui les rapproche des premiers plans. Us servent à indiquer les heures du jour :

Quand, sur la colline, l'étoile orientale

Annonce que le moment de parquer les brebis est venu,

Et que les bœufs, du champ au nombreux sillons,

Reviennent si tristes et si las *>.

1 EpisHe to WiUiniti Simpson.

2 The twa Dogs.

3 The Banks of NUh.

i Elegyon the Death of Robert Dundas.

s Epistle to John Lapraik.

^ My own kincl Dearie., 0.