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Pleurez, foulques brunes, et sarcelles tachetées.
Vous hérons pécheurs qui guettez les anguilles.
Vous canards et malarts qui, dans vos cercles aériens,
Enveloppez le lac ;
Et vous butors, jusqu'à ce que les fondrières résonnent.
Criez à cause de lui.
Pleurez, raies de genêts qui piaillez à la chute du jour,
Parmi les champs brillant de trèfle en fleur.
Quand vous vous envolerez pour votre voyage annuel,
Loin de nos froids rivages.
Dites à ces terres lointaines qui gît dans l'ar'gile
Qui nous pleurons.
Vous, hiboux, de votre chambre de lierre,
Dans quelque vieil arbre ou quelque tour hantée,
A l'heure où la lune, avec un regard silencieux.
Montre sa corne.
Pleurez à l'heure morne de minuit.
Jusqu'à l'éveil du matin.
rivières, forêts, collines et plaines !
Vous avez souvent entendu mes chants joyeux ;
Mais maintenant que me reste-l-il
Sinon des histoires de tristesse?
Et de mes yeux ces gouttes qui tombent
Couleront toujours.
Pleure, Printemps, mignon de l'année !
Chaque corolle de primevère contiendra une larme ;
Toi, Eté, tandis que les épis des blés
Dressent leur tète.
Déchire tes tresses brillantes, vertes, fleuries,
Pour celui qui est mort.
Toi, Automne, en chevelure dorée.
Déchire de douleur ton manteau jaunâtre !
Toi, Hiver, qui lances à travers les airs
La rafale hurlante,
Annonce à travers le monde dénudé
Le mérite que nous avons perdu.
Pleure-le, toi Soleil, grande source de lumière.
Pleure, impératrice de la nuit silencieuse !
Et vous, brillantes, scinlillantes petites étoiles,
Pleurez mon Matthew !
Car à travers vos orbes il a pris son vol.
Pour ne revenir jamais.
Henderson ! ô homme, ô frère !
Es-tu parti et parti pour toujours ?
Et as-tu traversé cette rivière inconnue,
Limite sombre de la vie?
Le pareil à toi, où le trouverons-nous,
A travers le monde entier?