Page:Angellier - Robert Burns, II, 1893.djvu/80

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compose de trois vers de quatre pieds qui riment ensemble, d'un vers de deux pieds de rime différente, d'un vers de quatre pieds qui rime avec les trois premiers, et d'un autre de deux pieds qui rime avec soucompas:non. En voici le modèle français calqué sur la première strophe de la Vision de Burns.

Le soleil clôt un jour sauvage, Les curlers renlrent au village, Et le lièvre affamé s'engage

Dans les vergers ,

Où la neige marque, au passage,

•Ses bonds légers i.

On peut la comparer avec l'autre strophe, dont la copie suivante, d'après le début de la Sainte-Foire de Burns, peut donner l'idée.

Un malin d'été calme et pur, Un dimanche, à ma guise, Je sortis pour voir le blé mûr

Et respirer la brise. Le soleil semait de rayons Les campagnes muettes ; Les lièvres couraient les sillons. L'air chantait d'alouettes. En ce jour-là 2.

Tandis que l'ancienne strophe, sous le long manteau à plis droits des huit vers uniformes, s'avance tout d'une pièce, sans détails dans la marche, la strophe nouvelle, prise à la taille et retroussée, est plus vive et plus preste. Elle est plus souple, elle saute aisément d'un sentiment à l'autre. Sa fortune a été rapide et grande dans la littérature écossaise. Elle remplit une partie de l'oeuvre d'Allan Bamsay et la majeure partie de celle de Fergusson. Elle convenait particulièrement an génie nerveux,

1 The Sun had closed the winter day,

The curlers quat their roaring play, And hunger'd maukin ta'en her way

To kail-yards green,

While faithless snaws ilk step hetray

"Whare she has been.

Upon a simmer sunday raorn,

When nature's face is fair,

I walkèd forth to view the corn,

And snuff the caller air.

The rising sun owre Galslon muirs,

Wi' glorious light was glintin' ;

The hares were hirplin' down the furs,

The lav'rocks they were chantin'

Fu' sweet that day.