efforts n’ont pas été toujours couronnés de succès. Un heureux hasard vient quelquefois en aide aux provençalistes. Il y a une quarantaine d’années M. Paul Meyer publiait le contenu d’un manuscrit des plus importants pour l’histoire des derniers troubadours. Suivant la poétique réflexion du savant éditeur, la « terre de Provence » avait été « légère au vieux manuscrit ». Il avait séjourné en effet plusieurs années[1] enfoui au pied d’un olivier. Plus récemment, dans une des bibliothèques les plus fréquentées de Florence, un savant italien découvrait à son tour un autre manuscrit qui mettait au jour plus d’une vingtaine de noms de troubadours inconnus jusque-là[2]. Mais ces hasards sont rares et il faut se résigner à admettre que de nombreuses richesses sont à jamais perdues.
Celles qui nous restent proviennent de troubadours de toute classe et de toute condition. Le premier connu, est, comme on l’a vu, un homme de « haut parage », Guillaume de Poitiers, duc d’Aquitaine. Parmi les plus anciens se trouvent également d’autres personnages de noble naissance. Ainsi Jaufre Rudel, qui s’enamoura de la « Princesse lointaine » et qui « usa la voile et la rame pour chercher sa mort » suivant l’expression de Pétrarque, était prince de Blaye. Cinq rois se sont exercés à la poésie provençale : il est vrai qu’on a remarqué à leur sujet que leur contribution n’avait pas été des plus brillantes. La liste des troubadours comprend encore dix comtes, cinq marquis et autant de