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Page:Anglas de Praviel - Scènes d’un naufrage ou La Méduse.djvu/114

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M. Reynaud s’empressa de donner tous les secours que demandait leur position. Il s’occupa ensuite de retirer de la frégate tous les objets susceptibles d’être conservés, les tentatives pour retrouver les 100, 000 fr. ayant été inutiles, la goélette prit la route du Sénégal,

Quelques jours après, les négociants de Saint-Louis, autorisés par le gouvernement à se rendre à bord de la Méduse, quatre goélettes partirent de Saint-Louis et, favorisées par un vent favorable, parvinrent en peu de jours à leur destination.

Elles rapportèrent une grande quantité de barils de farine, de viandes salées, du vin, d’eau-de-vie, de cordages, de voiles et quelques effets appartenant à des naufragés.

À l’arrivée du gouverneur qui venait de Gorée il lui en fut fait remise fidèle. Il prit soin de restituer les effets divers, aux naufragés qui les réclamèrent, et fit rentrer dans les magasins de l’État tout ce qui avait été sauvé pour en faire l’usage le plus utile et le plus convenable.

M. Correard a rapporté dans sa relation d’une manière toute différente les faits que je viens de décrire, et accuse le gouverneur français d’avoir oublié les devoirs que lui imposait l’honneur et l’humanité, il parle même de déprédation. Pour se rendre plus intéressant, il se plaint de la manière la plus amère de l’oubli dans lequel on l’avait laissé durant trois mois qu’il a passés à Saint-Louis.