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Page:Anglas de Praviel - Scènes d’un naufrage ou La Méduse.djvu/18

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Un naturaliste cultivateur ;

Deux cultivateurs ;

Vingt ouvriers ;

Trois femmes.

Ces derniers, désignés pour la presqu’île du Cap-Vert, étaient partis de leur bonne volonté ; ils s’étaient engagés à ne demander au Ministre de la marine, principalement l’ingénieur géographe, M. Correard, rien autre chose, sinon les objets convenus et portés sur le traité du 16 mai 1816, par lequel Son Excellence avait fixé les concessions faites à ces explorateurs. Ils ne devaient correspondre avec le Ministre, que par l’intermédiaire du gouverneur du Sénégal, et ne pouvaient rien entreprendre sans sa volonté.

Nous partîmes de la rade de l’île d’Aix, près Rochefort, le 17 juin 1816, à huit heures du matin, sous le commandement du capitaine de frégate Duroy de Chaumareys, monté sur la Méduse, sur laquelle je me trouvais moi-même avec ma compagnie. L’État-major était sur le même navire.

À l’instant où les voiles imprimaient à la frégate son premier mouvement, j’étais sur le pont, tournant mes regards vers cette noble France, qui disparaissait à chaque instant pour nous. Père éternel, Maître absolu de nos destinées, m’écriai-je ! conservez les jours de ceux que je viens de quitter et qui me sont si chers, et