Page:Anglemont - Nouvelles légendes françaises, 1833.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
210
LÉGENDES.

Dans Annebaut, où la Rille promène
Son bleu miroir de prés verts encadré,
Où l’on rencontre un château délabré
Dont Belzébuth fit jadis son domaine 47,
Paul et Victoire en tout contentement
Jeunes, aimés de tout le voisinage,
Auraient vécu dans leur petit ménage,
S’ils n’eussent point perdu tout récemment
La bonne Marthe, à qui sa bru Victoire
Avait promis à son dernier moment,
Pour abréger son temps de purgatoire,
Qu’en le payant sur le profit tiré
De son travail, elle irait au curé
Avant un mois demander une messe.
Sans que Victoire ait rempli sa promesse,
Déjà depuis que Marthe a trépassé
Avec trois jours trente jours ont passé,
Lorsqu’une nuit, au lit qui les rassemble,
Près d’un enfant, doux et précieux fruit
De leur amour, comme frappés d’un bruit,
Les deux époux se réveillent ensemble ;
Puis clairement ils entendent tous deux