Page:Anglemont - Westminster et le Château de Windsor, 1838.djvu/7

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Celui qui de la mort gouverne le palais
A repoussé Byron du panthéon anglais ?


En accueillant Milton sous ces voûtes funèbres.
On ne se souvint pas qu’ange aussi de ténèbres »
Le chantre de Satan, niveleur orgueilleux,
Dédaignant d’éclairer son rêve ambitieux
Au feu que la vertu pour le poëte allume,
Du meurtre de Stuart avait taché sa plume !
Et l’on s’est souvenu qu’en un cri de douleur
Un homme contre Dieu fit parler le malheur,
Quand cet homme est Byron, miraculeux génie ;
Poëte à la féconde et magique harmonie ;
Byron, Childe-Harold, ce barde pèlerin
Qui part comme un coursier délivré de son frein,
Qui sur ses ailes d’or nous prend et nous emporte,
Qui de son feu sublime en courant nous transporte,
Soit qu’aux vallons du Tage, âme de volupté,
Il chante son doux ciel, son rivage enchanté,
Ses femmes aux yeux noirs que l’amour divinise !
Soit qu’en donnant ses pleurs aux splendeurs de Venise,
Aux sables du Lido battu des flots amers,
Il effleure le sol comme l’oiseau des mers ;
Soit qu’il base, en peignant l’éternité de Rome,
La grandeur du vrai Dieu sur le néant de l’homme ;