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tianisme. Il n’y a que cette doctrine venue du ciel pour inspirer ces donations, souvent considérables, à des bénéficiers presque toujours assez médiocrement pourvus. Si ces fondations sont faites par des seigneurs temporels, c’est toujours dans un but surnaturel très positivement exprimé. Il est donc vrai de le dire à propos des plus petits sujets comme des plus importants : « l’Église est la mère de la société moderne[1]. »

Si c’est l’esprit chrétien qui inspire les fondations d’écoles, c’est le même esprit qui dicte les règlements que les fondateurs imposent assez souvent eux-mêmes aux maîtres et aux écoliers. M. Angot, qui s’efface autant que possible, pour laisser parler les documents, cite textuellement plusieurs de ces règlements. On peut y saisir sur le vif non-seulement les usages et les coutumes de nos ancêtres, les conditions de la vie dans les classes les plus humbles, renseignements toujours utiles ; mais beaucoup mieux on y découvre comment se sont formées les races fortes qui nous ont précédé. Le livre des petites écoles dans la Mayenne offre sous ce rapport un champ vaste et fertile en suggestions utiles. Chacun les fera pour soi et ce sera un emploi utile de ses réflexions.

Il serait trop long aussi de nous arrêter sur les traits de mœurs contenus dans les textes recueillis avec une fidélité scrupuleuse et reproduits avec tant de soin.

Pourquoi l’auteur a-t-il laissé de côté les petites écoles jansénistes fondées en très grand nombre dans le Bas-Maine, vers le milieu du dix-septième siècle ? Peut-

  1. Montalembert, Discours du 19 octobre 1849.