bords de la mer, au bruit mystérieux des vagues[1], dans une baraque de la foire[2], aux accents d’un vieux refrain populaire[3]. Tout est pour lui prétexte à quelque poésie.
Tantôt sa pensée, pour s’exprimer, emprunte des symboles et des légendes à l’Antiquité[4] ; tantôt la Bible[5], tantôt la mythologie grecque[6], lui fournissent de brillants tableaux. Après Melœnis il trouve encore des couleurs pour peindre le monde romain[7] pour montrer Néron conduisant son char dans les jardins de Sabine entre deux rangées de flambeaux humains[8], Bathyle dansant devant les fières patriciennes dont il allume les désirs[9], Sempronius Rufus, le génie de la cuisine, introduisant dans la cuisine romaine ses cigognes et ses turbots[10]. — En de courtes poésies il résume la couleur d’une civilisation ou d’une barbarie : l’Inde, l’Égypte, la Chine viennent s’y peindre avec leurs bigarrures et toute leur éclatante bizarrerie :
… Le flot hennit, le vent crie.
Matelots de ma patrie,
Vers l’Empire du Milieu
Emportez-moi, je vous prie…[11].
Écoutons ces clochettes ! Ce sont les sonneries des couvents de Lao-Tseu ou les grelots des pavillons à lanternes peintes de Tou-Tsong que le vent fait frémir[12]. Saluons ! Fumant l’opium dans une pipe à
- ↑ À une petite fille élevée au bord de la mer. — Marée montante.
- ↑ Une baraque de la foire. Comparez cette poésie avec La mort du saltimbanque de M. Eug. Manuel.
- ↑ Lied normand.
- ↑ Candaule.
- ↑ La vierge de Sunam.
- ↑ Sur un Bacchus de Lydie. — Neéra. — L’Amour noir.
- ↑ Étude antique. — La louve.
- ↑ Les flambeaux.
- ↑ Bathylle.
- ↑ Gigognes et turbots.
- ↑ Vers Paï-Lui-Chi.
- ↑ Tou-Tsong.