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Page:Anicet, Ponson du Terrail, Blum - Rocambole-IA.djvu/17

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Scène X

ROCAMBOLE, puis ANDRÉA.
ROCAMBOLE.

Une fenêtre ouverte, rien qu’un entre-sol à escalader, pas de lumière, personne dans la rue, plus de bruit dans la maison, c’était bien tentant… Un malade, une vieille bonne, un seul domestique, et un trésor caché, voilà mes renseignements… Je me suis dit : « Rocambole, mon petit, tu as de mauvaises affaires sur les bras, tu ne peux plus rentrer chez maman Fippart, tu couches sur des fours trop chauds ou dans des carrières trop froides ; ça n’est pas une existence, il s’agit donc de pincer un joli magot et de filer vers une autre patrie, et j’ai dans l’idée qu’il y a ici un beau coup à faire… Et d’abord, allumons l’allemande… (Il allume une allumette.) Avec ça, je pourrai me reconnaître… Tiens, je suis tombé juste sur la caisse, et la clef est à la serrure ; en voilà une cocasse !… (Rocambole ouvre la caisse, et, pendant qu’avec son allumette il en inspecte le contenu, Andréa sort de la chambre du comte.)

ANDRÉA. Il s’arrête en voyant Rocambole à l’œuvre.

Pardieu ! nous sommes deux… D’où vient donc celui-là ?…

(Et tirant un poignard de sa poche, il s’élance sur Rocambole, qui, surpris, veut résister, mais qui est bientôt renversé par le poignet d’acier d’Andréa ; Andréa le tient sous ses genoux et va le frapper, lorsque Venture paraît un flambeau à la main ; la lumière éclaire alors le vidage de Rocambole et le bras d’Andréa reste suspendu.)

ROCAMBOLE, à terre.

Pincé !… Ah ! vous avez un fier poignet, vous… foi de Rocambole…

VENTURE.

Rocambole !… (Et il arrête le bras d’Andréa.) Un instant ! je le connais !