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JEAN.

Au naturel. J’avais, dans le temps, posé pour la tête d’un Indou. M. Armand m’avait trouvé quelque chose d’Inde et m’avait pris pour modèle… Pendant que je me regardais, mademoiselle est entrée ; elle a été frappée de la ressemblance, elle a eu la politesse de me le dire, et je lui ai raconté comme quoi je me trouvais là en marabout. Quand elle a su que je connaissais M. Armand, qui avait été son professeur, elle s’est intéressée à moi tout de suite, et je suis sûr qu’elle me recevra très-bien. Tenez, voilà quelqu’un qui arrive… Gageons que c’est elle…

LE VALET.

C’est, ma foi, vrai !


Scène II

Les Mêmes, CARMEN.
CARMEN.

Je suis bien aise de vous voir, mon ami.

JEAN, au domestique.

Qu’est ce que je vous disais ?

CARMEN.

Laissez-nous, Tonio.

JEAN.

Oui, laissez-nous, mon garçon.

LE VALET, à part.

Qu’est-ce que mademoiselle peut donc avoir à dire à un frotteur ?

JEAN.

Allez, mon garçon !… si on a besoin de vous, on vous appellera… Allez ! (Le valet sort.)

CARMEN, vivement.

M’apportez-vous des nouvelles ?

JEAN.

Oui, mademoiselle.

CARMEN.

Enfin !…

JEAN.

Depuis bientôt deux mois que M. Armand avait, un soir, quitté la petite maison de Belleville, on n’avait plus entendu parler de lui… Ça nous inquiétait tous, même que mademoiselle Tulipe, la propriétaire, commençait à craindre pour