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MA VIE

pauvre ; ce n’était pas le fils, c’était un adopté. Une femme de notre village l’avait recueilli avant d’avoir des enfants. Danilo avait grandi : il était d’âge. Et on pensait à le marier pour s’assurer une bonne travailleuse. La mère de Danilo jeta son dévolu sur moi pour devenir la femme de son adopté. À cette époque on ne mariait pas les filles en dehors du village.

Voilà qu’un beau soir, à l’automne — les récoltes étaient rentrées — arrive Kozlikha : c’était le surnom de la mère de Danilo. Mon père et ma mère étaient dans l’izba. Moi dans le réduit[1] à côté. Elle vint tout droit à moi. Je savais bien pourquoi. Ma mère m’avait prévenue.

  1. Tchoulan. Pièce obscure, non chauffée, qui ne fait pas toujours corps avec l’izba. On y couche en été. Elle sert de débarras pour les vêtements et les provisions.
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