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Page:Année galante ou Étrenne à l’amour, 1773.djvu/49

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No VII.


AIR : Avec les jeux dans le village.




Qu’il est charmant ce badinage
Auquel invite la saison
Filles pour ce mettre a la nage
Otent chemise et cotillon
Malgré que la pudeur en gronde
On devoile plus d’un Tresor
Chacune veut entrer dans l’onde
Comme Venus quand elle en sort



En ce mois la chaleur enleve
La crainte qu’on a du Garçon
A la reserve faisant treve
Les Sexes sont a l’unisson
En jouant l’on est pas severe
De tout on s’effarouche peu
Il est vrai que pour la Bergere
Cela souvent passe le jeu



De ce Bain le but ordinaire
Est dit on de ce raffraichir
On en croira tout le contraire
Pour peu qu’on puisse reflechir
Le feu qui dans ces eaux s’allume
Pire que tous les feux Gregeois
Par son ardeur Brule et consume
Le cœur et les sens a la fois