HISTOIRE URBAINE 113
cipales et il importe de les ramener à leur valeur exacte. Sur ce point spécial et important du fonctionnement de la commune, on ne peut donc qu'approu- ver l’auteur ; son travail, avec tout le développement qu'il y a donné, mérite absolument d’être pris en considération. Au contraire, l'autre élément du livre relatif, on Je sait, à la formation topographique et même personnelle de la ville, semble beaucoup plus discutable. Nous n'avons pas mission de défendre la thèse de l'origine marchande des centres urbains en général, mais dût-elle ne pas s'appliquer aux localités picardes aussi complètement, avec la même rigueur, qu'aux cités flamandes, il ne s’ensuit pas qu'elle ne soit aucu- nement faite pour elles. Les premières sont des agglomérations non pas «jeunes» en effet, mais anciennes, tout à la fois de composition topographique et juridique plus complexe et de caractère économique moins accusé que les secondes : on ne pout pas leur demander une provenance aussi nette et aussi précise, leur formation peut être moins tranchée et plus compliquée. 11 n'en reste pas moins qu’à l'égard de la division urbs-suburbium, à Beauvais, après dix-huit pages de discussion, M. OLtokar aboutit à une conclusion à peu près analogue à celle de ses adversaires? : différence d'appréciation, non oppo- sition. Quant à la doctrine de l’action des marchands, l’auteur nous promet- tant à sa place un système nouveau, dont il se contente de nous indiquer le sens très général et seulement théorique, nous attendons qu'il ne se limite pas à une critique purement négative, mais qu’il nous donne un exposé complet et concret. Nous nous demandons cependant, dès maintenant, ne serait que pour l'une des cités de Picardie qui a été le plus complètement exa née ?, si cette origine marchande ne pourrait être démontrée. A l'égard des autres centres, et en cela nous sommes un peu d'accord avec M. Ottokar, nous nous permettrons de penser que leur étude pourrait peut-être être reprise avec une méthode plus moderne et sous une forme plus achevée. Mais, en attendant que des résultats pouvant être considérés comme à peu près définitifs soient acquis au sujet des villes picardes, nous tenons provisoire- ment la théorie marchande pour valable à leur égard, fût-ce avec quelque «relativité». De même, sans méconnaître les services que le livre, dont nous venons de parler, peut rendre aux recherches urbaines, nous pensons que l'auteur aurait pu lui donner un titre également un peu plus «relatif».
Des
Avec cet «essai» (saggio) synthétique, ont paru trois histoires locales : celles d’une grande et d'une petite ville de la Provence, Marseille et Salon, “etcelle d'une petite ville encore de la Haute-Normandie, Eu. M. L. BourriLLv, en écrivant son Essai sur l'histoire politique de la commune de Marseille des origines [vers le milieu de la seconde moitié du xne siècle] à la victoire de Charles d'Anjou en 1261 +, a comme répondu par avance au plan de M. Pi- renne, indiqué plus haut : les grandes communes de la Méditerranée occiden-
incomplet des chartes, voyez d'ailleurs déjà quelques mots dans
, Les communes françaises, p. 360.
2 P. LAB : CT. pe 225.
3. Soissons, par G, Bounrx, Voy. Le Moyen 49e, 1909, p. 138-341 ; joindre pour les tiales de Soissons, p. 344-346.
à. Aix-en-Provence, À. Dragon, 1926, in-8e, vii-526 p.
xx. p'isrome, — fre année
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