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Page:Annales d’histoire économique et sociale - Tome 1 - 1929.djvu/147

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HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE LA RÉVOLUTION at

C'est jusqu’en septembre 1798 que M Ferradou a trouvé des faits de cet ordre, etils'est étonné que la loi du 17 juillet n’ait pas eu un effet plus prompt. Mais le fait s’explique aisément par la révolte fédéraliste. 11 y aurait sans doute injustice à supposer que les chefs girondins eussent blämé l’anéantisse- ment définitif des droits féodaux, mais ils avaient laissé s'associer à leur cause une foule de gens d'opinion conservatrice ou contre-révolutionnaire ; d’ai leurs la publication de la nouvelle loi ne pouvait que profiter à la Convention montagnarde. Toutefois, il est plus simple d'admettre que, dans la ville insur- gée, la loi passa inaperçue.

D'après les observations qui précèdent, on aura senti que, pour l'histo- rien, la lecture de ce livre est à la fois éminemment profitable et médiocre- ment aisée. Les notes occupent une place énorme ; certaines pages n'ont même pas une ligne de texte. 11 semble qu'on aurait pu améliorer la présen- tation des faits en en groupant une partie dans un chapitre purement histo- rique, comme on l’a dit plus haut, et en en rejetant quelques autres dans un appendice, sous forme de tableau ; par exemple : la nomenclature des per- sonnes qui ont racheté. Tout au moins, aurait-il été nécessaire d'ajouter un index.





Les études que M° A. Marmez réunit aujourd'hui en volume avaient paru déjà, pour la plupart au moins, dans différentes revues et principalement dans les Annales révolutionnaires et les Annales historiques de la Révolution française ; Ja substance en a passé aussi dans l’histoire de la Révolution que publie Mr Mathiez. Tous ceux qui s'intéressent à son œuvre lui sauront gré de les leur présenter à nouveau sous une forme commode et qui rend plus aisé un examen d'ensemble.

Mr Mathiez a groupé tous les renseignements que fournissent les sources imprimées et le petit nombre de monographies que nous possédons. A celles qu'il a citées, on peut toutefois ajouter celle que MMre Defresne et Evrard ont consacrée à l'histoire des subsistances dans le district de Versailles ; quant à la publication où Mr Caron a réuni les procès-verbaux de la Commission des subsistances et bon nombre de documents importants, elle a paru presque en même temps que le présent livre. M' Mathiez a en outre fait des recherches aux archives du Doubs, et il esL à peine besoin de dire que sa parfaite connais- sance du personnel révolutionnaire, acquise au prix d'une longue exploration des archives parisiennes, lui a permis de projeter une vive lumière sur les origines économiques et sociales du gouvernement révolutionnaire.

ILest maintenant évident que deux crises de cherté, compliquée d'ailleurs de chémage, ont joué un rôle essentiel dans l'histoire de la Révolution, dont l'aspect politique avait, jusqu'à nos jours, retenu presque exclusivement l'attention des historiens. La première est celle de 1789, due à la mauvaise récolte de 1788, à l'imprudente réforme de Brienne et aux conséquences du traité de 1786 ; on ne peut plus contester qu'elle ait contribué puissam- ment à provoquer les soulèvements populaires qui ont eu raison de l'ancien régime ; Mr Mathiez l'a évoquée dans son introduction. La seconde est celle de 1792-93 et a pour origine le diserédit de l'assignat et la guerre. C'est à en








1. La vie chère et Le mouvement social sous la Terreur, Paris, Payot, 1927 in-89, 620 p. �