taire a été effectuée avant le règlement de la question des loyers. À mesure que leur prix, longtemps dérisoire, devient normal, le coût de la vie augmente.
De nouvelles augmentations se produisent. Il était certes naturel de supposer que la main-d’œuvre participerait ainsi à l’accroissement de la production, de même qu’aux économies résultant de la réorganisation industrielle entreprise depuis 1925.
Les hausses de salaires ont souvent des effets bienfaisants pour l’économie générale. Relevant le niveau de l’existence, elles semblent devoir renforcer le marché intérieur et sa puissance d’absorption, stimuler dans les masses populaires la demande de marchandises. L’industrie allemande ne peut assurément se passer d’un marché intérieur, capable d’absorber et d’acheter ses produits. Elle ne pourrait vivre avec les seules exportations, — avant la guerre, les exportations allemandes n’ont jamais dépassé sensiblement 10 p. 100 à 20 p. 100 de l’ensemble de la production, et on aurait tort de s’imaginer qu’un assainissement de l’économie générale puisse consister simplement en une compression des salaires, destinée à accroître au maximum les possibilités d’exportation. Il est nécessaire, pour la production, que l’ensemble des salariés jouissent, dans le marché intérieur, d’une puissance d’achat normale.
Mais, pour que l’augmentation des salaires ait une valeur incontestable pour la collectivité, il importe que cette augmentation soit prélevée progressivement sur l’abaissement des prix de revient, sans provoquer une hausse des prix et du coût de la vie. De l’abaissement des prix de revient, dépend l’assainissement de la production.
Or, la hausse des salaires en Allemagne se traduit par un relèvement immédiat des prix, qui frappe les consommateurs, et, en fait, annule presque l’effet social de salaires plus élevés. Accordant une augmentation de la paye à son personnel, l’industrie minière et métallurgique en reporte la charge sur le consommateur — manus manum lavat — en relevant les prix du charbon, du fer, de l’acier. Les prix du charbon rhénan-westphalien s’élèvent d’environ 13 p. 100 dans les régions où ne s’exerce pas la concurrence étrangère d’autres bassins houillers. Les prix de l’acier montent de 7 p. 100, ceux du fer en barres de 5 p. 100, ceux de la tôle de 8 p. 100. Les prix du ciment s’élèvent. Suivant l’exemple des postes qui, dès août 1927, ont relevé les tarifs postaux pour le trafic intérieur, les chemins de fer augmentent leurs tarifs en octobre 1928. L’ascension des prix est plus forte encore pour les produits finis que pour les matières premières et les demi-produits : ce qui semble prouver le rôle de la hausse des salaires et des charges sociales dans l’élévation des prix.
Les conséquences de cette situation sont graves : le coût de la vie augmente, et le consommateur ne tire aucun avantage des profits que