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IV. — ÉCONOMISTES ET HISTORIENS

Max Weber : un homme, une œuvre. — L'auteur de la présente étu- de, se trouvant à Berlin en 1941, y rencontra Edouard Bernstein, revenu depuis peu de temps d’Heidelberg, où Max Weber l'avait invité à faire quelques confé- rences devant ses étudiants. Il fut frappé de l'accent chaleureux avec lequel il parlait de ce sociologue. « C’est une riche nature, disait-il, un homme à la fois énergique et généreux, un esprit concentré, mais ‘exceptionnellement ouvert, en un mot, un tempérament.» C’est bien l'impression qu'on emporte du livre très attachant où Mme Marianne Weber à fait revivre celui dont elle partagea l'existence ct qui l’associa à toutes ses préoccupations !. Carrière normale et classique en apparence d'un professeur d'Université allemande. Vie qui aurait été assez unie, sans une longue maladie, la retraite bien avant l’âge, Ja guerre, et une mort prématurée. Si l'on s’en tenait aux articles de revue, cours et livres qui en marquent les étapes, on ne se ferait pas une juste idée de ce qu'a été Max Weber, et de l’action qu'il a exercée. Cette œuvre scien- tifique ne représente en effet qu'un aspect de sa personnalité. Il fut orateur, et se dépensa en conférences et en discours. 11 fut journaliste, et poursuivit plus d'une polémique. Tous les événements de la vie politique allemande, depuis le Kulturkampf et les lois d'exception jusqu’à la guerre, la défaite et Ja révolution, ont été l'occasion pour lui de prendre parti, et d’agir sur ceux qu'il pouvait atteindre. D'autre part il n’a té étranger à aucune des mani- festations de la vie moderne : démocrate et libéral, mais non socialiste, fémi- niste, mais non « érotistes ni freudien, comme tant de contemporains cultivés de son pays, il fut lié personnellement avec le grand poète Stefan Georg, et il avait entrepris d'écrire une sociologie de la: musique. Weber n'était pas un sociologue de cabinet. On peut dire que partout où il a aperçu des hommes rassemblés autour d'une œuvre ou d’une idée, il est allé se mêler à leur groupe. Du reste, il donnait aux autres plus encore qu'il n’en recevait. Les Allemands passent pour être un peu lents et difficiles à mouvoir. Ils ont besoin qu’un ferment soulève leur masse. Max Weber était allemand, très allemand, mais le levain était en lui.

L'œuvre de Max Weber est très dispersée. Il a écrit surtout des articles (aussi longs, d’ailleurs, que des livres) dans des revues, de grands manuels, des encyclopédies. C’est seulement après sa mort que la plupart de ses études ont été réunies dans des publications posthumes. L'objet de cette notice est de replacer ses études, articles, etc, et ces publications aussi, à leur date, d'en rappeler la succession, et d'indiquer où elles ont paru. Les événements de sa vie ne seront mentionnés qu’en vue de servir de cadre chronologique pour l'exposé de ses travaux.

Max Weber est mn








Erfurt en 4864, d’un père magistrat, qui fut ensuite

4.MantanxE Wenen, Max Wber, ein Libensbitd, v1-779 p., Tübingen, 1926.

2, 1] était allemand. Cependant, par sa grand-mére maternelle, qui s'appelait Émilie Souchay, 11 descendait d'une famille française de huguenots d'Orléans, réfuglés en Alle- mague au xvn® siècle.

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