Le terrain le plus propre à la betterave, paraît être celui qui est, à-la-fois, meuble et gras, et qui a de la profondeur.
Les terres maigres, sèches, sablonneuses, conviennent peu ; les betteraves y sont petites et sèches : elles donnent un suc qui marque jusqu’à onze degrés au pèse-liqueur de Baumé, mais qui est peu abondant. Il m’est arrivé de n’en extraire que 32 pour 100. Le suc est très-chargé de sucre ; mais la proportion ne dédommage pas le fabricant.
Les terres fortes, grasses, argileuses, ne conviennent pas non plus. Les graines y lèvent mal, sur-tout si, après les semences, il survient une forte pluie qui tasse la terre et ferme l’accès à l’air : alors la graine pourrit sans germer. J’ai perdu, en 1813, 10 hectares de betteraves par cet accident ; il est même rare que, dans ces terres fortes, la betterave acquière beaucoup de grosseur : elle pousse en dehors, parce qu’elle ne peut pas se loger en dedans.