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ÉTUDES SUR LE FROTTEMENT DES LIQUIDES.

régulièrement suivant une fonction du second degré de la vitesse.

16. Puisqu’on a observé la double rétraction dans les huiles animées d’un mouvement très rapide, il m’a paru probable que ces liquides devaient suivre les lois simples exprimées par la formule (10) jusqu’à une limite de vitesse bien plus reculée que pour l’eau. Pour le vérifier, j’ai opéré, en décembre 1888, sur de l’huile de colza dont la viscosité était environ 108 fois plus grande que celle de l’eau. J’ai dû alors remplacer la poulie d’ébonite par un levier en bois de 90cm de long, relié solidement au cylindre suspendu par des tirants en laiton. Mais je n’ai pas dépassé 125 tours par minute, arrêté par l’insuffisance de mon moteur et par les projections de l’huile qui contournait l’anneau couvercle. Jusqu’à cette limite, j’ai trouvé une proportionnalité exacte entre le frottement et la vitesse, ce que montre le Tableau suivant (décembre 1888) :

Nos  t.
1 16,90 38,31 2,267 11°,8 2,009
2 26,94 52,00 1,997 15,2 2,013
3 49,97 98,86 1,976 15,3 2,003
4 84,49 160,86 1,904 16,2 2,001
5 100,77 188,58 1,871 16,8 2,016
6 122,00 217,62 1,784 17,8 2,009
7 124,05 226,58 1,826 17,3 2,011

Les nombres de la dernière colonne ont été obtenus en corrigeant l’influence de la température par la formule linéaire


dont le coefficient a été déterminé en combinant les expériences 1 et 6.

17. La loi du frottement de l’air, étudiée en juillet 1888