Page:Annales de chimie et de physique, série 8, tome 5, 1905.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ceux qui ont essayé de poursuivre cette idée l’ont trouvée jusqu’ici stérile. Indépendamment, M. Voigt[1] et J.-J. Thomson[2] sont arrivés. à cette conclusion que l’hypothèse d’électrons en mouvement non amorti ne pouvait fournir aucune représentation des phénomènes permanents de magnétisme ou de diamagnétisme. Suivant J.-J. Thomson, un mouvement des électrons, amorti proportionnellement à leur vitesse, par une cause non précisée, fournirait le paramagnétisme. Pour Voigt, des électrons en rotation sur eux-mêmes et gênés dans leur mouvement par des chocs continuels se montreraient paramagnétiques ou diamagnétiques suivant qu’ils possèderaient, immédiatement après le choc, un excès moyen d’énergie potentielle ou cinétique.

En dehors de la complexité de cette dernière représentation, une grosse difficulté provient de ce qu’elle attribue à une même cause les phénomènes si différents du paramagnétisme et du diamagnétisme, et qu’elle ne fournit aucune interprétation des lois remarquables établies expérimentalement par M. Curie[3] : le magnétisme faible, forme atténuée du ferromagnétisme, varie en raison inverse de la température absolue, tandis que le diamagnétisme s’est montré dans tous les cas observés, à l’exception du bismuth, rigoureusement indépendant de la température. Ces deux lois si différentes semblent établir une distinction profonde entre les deux propriétés et nécessiter pour elles des explications complètement distinctes.

3. Je voudrais montrer ici comment, contrairement à l’opinion de Thomson et de Voigt, je crois possible de donner dans l’hypothèse des électrons une significa-

  1. W Voigt, Ann. der Physik., t. IX, 1902, p. 115.
  2. J.-J. Thomson, Phil. Mag., t. VI, 1903, p. 673.
  3. P. Curie, Ann. Chim. Phys., t. V, 1895, p. 289.