Page:Annales de chimie et de physique, série 8, tome 5, 1905.djvu/77

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moment de la production d’un champ magnétique extérieur, indépendamment de l’orientation d’ensemble, pour donner naissance au phénomène du diamagnétisme, propriété générale de la matière, visible seulement quand le moment résultant moléculaire est nul, et simplement masquée par le paramagnétisme beaucoup plus intense qui résulte de l’orientation des molécules quand le moment résultant de celles-ci n’est pas nul.

À ce point de vue, la matière sous toutes ses formes serait diamagnétique, et la propriété paramagnétique serait présentée par celles-là seulement dont les molécules ont une symétrie compatible avec l’existence d’un moment magnétique résultant, c’est-à-dire, suivant les idées de M. Curie, avec celle d’un cylindre tournant. Les molécules dont la symétrie est supérieure à celle-là seront purement diamagnétiques ; au contraire, pourront être paramagnétiques celles dont le groupe de symétrie est un intergroupe de celui du cylindre tournant. On s’explique ainsi la différence profonde entre les deux catégories de molécules, et que le paramagnétisme, dès qu’il est possible, masque complètement le diamagnétisme, sans qu’il existe de transition entre les deux catégories : les constantes paramagnétiques expérimentales sont toutes très grandes par rapport aux constantes diamagnétiques. La dissymétrie du cylindre tournant existe ou n’existe pas.

10. Précisons d’abord ce que nous appellerons mouvement d’ensemble d’une molécule, translation ou rotation. L’édifice moléculaire contiendra des électrons de deux catégories au moins, positifs et négatifs, puisque la molécule est électriquement neutre. Le rapport de la charge à la masse variera d’une catégorie à l’autre.

Si sont les coordonnées d’un électron par rapport à des axes de direction fixe dans l’éther, le centre de gra-