tiques. Qu’on la nomme Maria, quelle lectrice du « Voyage Sentimental » pourra manquer d’être émue et restera indifférente devant cette image ? [1]
La vogue du roman fournit en même temps aux artistes un nouveau genre de sujets, celui des scènes d’intérieur représentant quelque épisode de la vie féminine et, par conséquent, de la vie de famille. Après avoir été célébrés dans la littérature, la grâce et la beauté de la femme, le charme intime de la vie domestique, toute la douceur que fait rayonner autour d’elle une femme honnête et bonne trouvent une nouvelle expression dans l’art du peintre ou du graveur. Comme le roman, l’estampe dans la seconde moitié du xviiie siècle, porte de plus en plus la marque de l’influence grandissante qu’exercent les femmes dans la vie contemporaine. Comme le roman, l’estampe reproduit de préférence des scènes de la vie de la classe moyenne; elle nous fait voir des coins de parcs, des jardins publics qu’égayent les robes blanches, les paniers et les falbalas d’élégantes promeneuses, [2] des « taches matinales » qui conviendraient à Miss Harlowe ou à son amie. [3] Les jeunes filles, les mères de famille, les sages maîtresses de maison que la comédie de la Restauration n’avait mentionnées que pour en faire des personnages ridicules, sont maintenant au premier plan dans le roman et dans l’art. En feuilletant ces gravures où n’apparaissent que les aspects les plus aimables de la société de l’époque, il faut s’arrêter à deux d’entre elles qui fixent en un raccourci expressif, la différence essentielle de la vie féminine en Angleterre et en France. Ces deux gravures, destinées d’ailleurs à se faire pendant, représentent « Le cabinet de toilette français » et « Le cabinet