Page:Annales de l universite de lyon nouvelle serie II 30 31 32 1915.djvu/501

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pitres, lassent bientôt par leur monotone répétition. Celles de Catherine Morland durent juste assez longtemps pour nous faire sourire, et cessent au moment où, en se prolongeant, elles pourraient nous paraître ennuyeuses et forcées. En écrivant « L’abbaye de Northanger » et alors qu’elle fait à un de ses prédécesseurs le seul emprunt dont on retrouve la trace dans son œuvre, Jane Austen est guidée par son intuition psychologique et son sens artistique. Son ironie garde ainsi dans ce roman la mesure et la justesse sans lesquelles toute satire risque de dépasser son but et de devenir aussi ridicule, aussi fastidieuse que l’objet auquel elle s’attaque.