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POÉSIE DES FORÊTS

À propos de Lamartine, ouvrons ici une parenthèse de circonstance pour faire connaître — ce que ses fervents admirateurs ignorent peut-être — qu’il existe, ailleurs qu’à Milly et à Saint-Point, un « Chêne de Lamartine » [1]. Cet arbre, dont nous joignons la photographie, est remarquable en lui-même par sa grosseur et sa ramure extraordinairement développée dès la base ; il se trouve au Château Réal, — commune de Varennes-St-Sauveur (Saône-et-Loire), — qui fut jadis la propriété du baron de Cessiat, cousin de Lamartine, et qui appartient actuellement à M. le marquis de La Verpillière. Situé en haut d’une vaste pelouse inclinée, on y découvre un panorama assez étendu.

Comme L. Tasse sous le chêne de la colline de Santo-Onoffrio, le grand poète aimait sans doute aller s’asseoir et rêver sous la voûte ombreuse de ce chêne vénérable, qui a du lui inspirer de brillantes improvisations. C’est à Milly toutefois qu’il composa cette pièce de vers bien connue :

Souvent sur la montagne, à l’ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds,
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

. . . . . . . . . . . . . . .

(1re Méditation : L’Isolement.)

Victor Hugo, le rival de Lamartine, ne lui est point non plus inférieur dans ses poésies ayant trait à la beauté des arbres. Aucune corde n’a manqué à la lyre de ce prodigieux poète.

  1. Ce chêne a été mentionné par M. Cornet dans sa monographie de la commune de Varennes-St-Sauveur.
    (Bulletin des Annales de la Société d’Émulation de l’Ain.)