Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/272

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sablonneux ; les eaux y sont extrêmement rares, on aperçoit seulement, sur certains points, des sources peu abondantes et qui se dessèchent facilement à la saison des chaleurs.

Tolon-noor n'est pas une ville murée. C'est une vaste agglomération de maisons laides et mal distribuées. Les rues sont tortueuses, sales et boueuses. Cependant, malgré le peu d'agrément que présente Tolon-noor, malgré la stérilité de ses environs, l'extrême froidure de l'hiver et les chaleurs étouffantes de l'été, sa population est immense ; le commerce y est prodigieux. Règle générale, sur ce grand marché les Chinois finissent toujours par faire fortune et les Tartares par se ruiner. Tolon-noor est comme une monstrueuse pompe pneumatique qui réussit merveilleusement à faire le vide dans les bourses mongoles.

Cette grande ville commerçante, appelée par les Tartares Tolon-noor (sept lacs), par les Chinois Lama-miao (Temple lamanesque ), est désignée sur la carte d'Andriveau Goujon, sous le nom de Djonaimansoume. Mais nous n'avons jamais compris comment on avait pu donner à cette ville un nom également inconnu et incompris des Tartares et des Chinois.

Tolon-noor appartient au royaume de Gechekten, pays fertile et pittoresque. Mais d'années en années il perd sa couleur tartare. Les Chinois, par une rare combinaison de ruse et d'audace, finissent peu à peu par l'envahir. Les timides et simples Mongols se laissent l'aire, et, dans peu de temps, ils seront obligés de reculer vers le nord et d'aller demander au désert un peu d'herbe pour leurs troupeaux.

Du royaume de Gechekten nous passâmes dans le Thakhar, que les Chinois nomment Paki (huit bannières). Ce pays fut donné aux Tartares qui étaient venus