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Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/281

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langue les bords encore humides de la tasse : « Toolholos, lui dimes-nous, dans les chants que tu viens de « faire entendre tout était beau et admirable ; cependant tu n'as encore rien dit de l'immortel Tamerlan. L'invocation à Timour est un chant fameux et chéri des Mongols. — Oui, oui, s'écrièrent plusieus voix à la fois, chante-nous l'invocation à Timour. Et il se fit un instant de silence, et le Toolholos, ayant recueilli ses souvenirs, chanta sur un ton vigoureux et guerrier les strophes suivantes :

« Quand le divin Timour habitait sous nos tentes, la nation mongole était redoutable et guerrière ; ses mouvements faisaient pencher la terre; d'un regard elle glaçait d'effroi les dix mille peuples que le soleil éclaire.

« O divin Timour ! ta grande âme renaitra-t-elle « bientôt? reviens, reviens, nous t'attendons, ô Timour! Nous vivons dans nos vastes prairies, tranquilles et doux comme des agneaux ; cependant notre cœur bouillonne, il est encore plein de feu. Le souvenir des glorieux temps de Timour nous poursuit sans cesse. Où est le chef qui doit se mettre à notre téte et nous rendre guerriers ?

« O divin Timour ! etc.
« Le jeune Mongol a le bras assez vigoureux pour
« dompter l'étalon sauvage, il sait découvrir au loin sur
« les herbes les vestiges du chameau errant.... hélas !
« il n'a plus de force pour bander l'arc des ancêtres,
« ses yeux ne peuvent apercevoir les ruses de l'ennemi.

« O divin Timour ! etc.

« Nous avons aperçu sur la colline sainte flotter la
« rouge écharpe du Lama, et l'espérance a fleuri dans
« nos tentes.... dis-le-nous, ô Lama! quand la prière
«