Page:Annales de la propagation de la foi, Tome 19, 1847.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fait le calcul suivant. Il suppose qu'il y a dans l'Angleterre et dans l'Ecosse dix-huit cent mille maisons. En estimant la maçonnerie de chacune à deux mille pieds, il avance qu'elles ne contiennent pas autant de matériaux que la grande muraille chinoise. Selon lui, elle suffirait pour construire un mur qui ferait deux fois le tour du globe. M. Barrow prend sans doute pour base de son calcul la grande muraille telle qu'elle existe vers le nord de Pékin. Sur ce point la construction en est réellement belle et imposante. Mais il ne faudrait pas croire que cette barrière élevée contre les invasions des Tartares, est dans toute son étendue également large, haute et solide. Nous avons eu occasion de traverser la grande muraille sur plus de quinze points différents ; plusieurs fois nous avons voyagé pendant des journées entières en suivant sa direction, et sans jamais la perdre de vue. Souvent nous n'avons rencontré qu'une simple maçonnerie au lieu de ces doubles murailles qui existent aux environs de Pékin. Quelquefois c'est une élévation en terre, il nous est même arrivé de voir cette fameuse barrière uniquement composée de quelques cailloux amoncelés. Pour ce qui est des fondements dont parle M. Barrow et qui consisteraient en grandes pierres de taille cimentées avec du mortier, nulle part nous n'en avons trouvé le moindre vestige. Au reste, on doit concevoir que Tsin-che-hoang dans cette grande entreprise s'est appliqué à fortifier d'une manière spéciale les environs de la capitale de l'empire, où ordinairement se portaient, tout d'abord, les hordes tartares. Du côté de l' Ortous et des monts Halechan les fortifications n'étaient guère nécessaires : le fleuve jaune garde bien mieux le pays que ne saurait le faire un mur d'enceinte.

« Après avoir franchi la grande muraille, nous nous trouvâmes en présence de la barrière de San-yen-tsin