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prêt à seconder ses efforts. La collaboration des autorités municipales lui serait infiniment précieuse. C’est elles qui sont en effet le mieux placées pour créer les Archives Jean-Jacques Rousseau. Et tandis que les publications dont nous venons d’esquisser le plan ne sauraient être menées à bien que par le zèle, la science et le désintéressement de plus d’une génération d’érudits et d’écrivains, le projet que nous vous présentons aujourd’hui paraît au contraire aisé, simple et peu onéreux.

Il y a encore, à Genève et hors de Genève, beaucoup de ces papiers, documents isolés et ignorés, qui reprendraient, une fois classés dans nos Archives, une valeur inappréciable. La Société Jean-Jacques Rousseau s’efforcerait de les connaître et de les recueillir. De bien des familles genevoises, elle obtiendrait des éditions anciennes de Rousseau, reléguées au plus haut rayon des bibliothèques. On répondra volontiers à son appel, en même temps qu’on voudra soutenir la bonne volonté des Conseils de la Ville. Tous les compatriotes de Jean-Jacques Rousseau sentent aujourd’hui et reconnaissent qu’il n’y a, chez nul autre des maîtres de la pensée moderne, plus étroite unité entre l’homme, l’œuvre et la patrie.

Vous savez, Monsieur le Conseiller, que notre Bibliothèque publique ne possède qu’un petit nombre des éditions de Rousseau, et une partie seulement de la littérature qui le concerne. Ces ouvrages seraient placés dans la salle des Archives Jean-Jacques Rousseau, qui s’enrichirait peu à peu des dons et des dépôts de notre Société. Nous offririons notre concours à M. le directeur de la Bibliothèque, pour établir d’abord une bibliographie spéciale de Rousseau. Un crédit annuel de quelques centaines de francs permettrait de la dresser par fiches et de faire les acquisitions indispensables.

Cette salle de travail, seulement ouverte aux personnes qu’y admettrait, d’accord avec notre Société, M. le directeur de la Bibliothèque, pourrait être aménagée dans la dépendance d’une autre salle déjà surveillée. Il ne serait pas nécessaire de lui attribuer un employé spécial.

Tel est, Monsieur le Conseiller, le projet que nous avons été chargés de recommander à vos soins. Sa réalisation ne demande pas de sacrifices importants ; nous sommes prêts à la faciliter dans la mesure de nos forces. Rien n’est mieux fait pour l’assurer que l’intérêt éclairé que vous lui avez témoigné dès le premier jour.