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Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 12.djvu/54

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institutions chymiques

duire à une finesse inconcevable, et ces parties se précipitent avec le tems dans leur état naturel ; les plus pesantes les prémiéres et ensuitte les plus subtiles, ce qui donneroit un moyen de separer les métaux alliés ; car l’or, par exemple, se precipiteroit avant les autres.

Au reste, il faut distinguer cet Alkaest ou terre mercurielle du mercure des Philosophes[1] : Car celui-cy est composé de la troisième et de la deuxième terre comme de deux principes déja disposés à faire une mixtion ce qui lui a fait aussi donner le nom de mercurius duplicatus,[2] au lieu que l’Alkaest n’est précisement que le troisième Principe en état de fluidité actuelle. Or Beccher paroit icy en contradiction avec soi même, car il avouë ailleurs que le deuxiéme et le troisiéme principe sont tout à fait inséparables auquel cas, je ne vois pas trop ce que l’on peut penser de son Alkaest si bien distingué du mercure des Philosophes. Au reste, ce troisième Principe prend diverses formes de même que les précédens. Mais ses vapeurs sont mortelles et vénéneuses ; ce sont elles qui causent ces tremblemens, ces langueurs, ces paralysies, et ces autres maux affreux auxquels sont exposés les ouvriers qui travaillent aux mines de mercure et Beccher lui attribuë aussi la malignité des vapeurs arsenicales et mercurielles qui s’élêvent des charbons (33) quand on volatilise les métaux, aussi bien que celle de touttes les fumées oléagineuses, en quoi je le trouve encore en contradiction, car il dit auparavant que les vapeurs du troisième principe ne sont point malfaisantes unies au phlogistique.

Telles sont les idées que Beccher nous donne des trois terres qu’il constituë principes des minéraux. et qu’il rapporte au sel, au soulphre et au mercure des Anciens, non que le mercure, le soulphre et le sel vulgaire soient absolu-

  1. Distinguendum quoque erit inter liquorem Alkaest et Mercurium Philosophorum. Becher, Phys. subt., p. 81.
  2. Unde Mercurius duplicatus vocari solet. Ibid., p. 81.