pour éxemple un amalgame quelconque qui est formé d’un métal et du mercure qui s’y attache par surabondance comme nous l’expliquerons.
Tels sont les différens ordres de mixtions dont parle Beccher, et dont il distingue encore les espéces, qualités, ou modifications suivant les trois régnes de la nature[1] : Car quoique la terre et l’eau qui sont selon sa doctrine, les principes materiels de tous les corps soient les mêmes par tout et qu’elles passent de l’un à l’autre régne comme Stahl l’a démontré ; cependant il se trouve dans chaque régne une différente proportion de principes, une mixtion propre et une aggrégation particuliére des corpuscules. Ainsi, le principe aqueux abonde beaucoup davantage dans les animaux et dans les végétaux que dans les mineraux : d’où vient que dans ceux-ci le principe igné se développe plus difficilement que dans les autres, manquant (42) de l’humidité nécessaire pour le faire agir, suivant ce que j’en ai déja dit. De même, la mixtion est bien moins serrée dans les deux prémiers régnes que dans le dernier : car les principes s’y trouvant en beaucoup moindre quantité numérique et beaucoup plus raréfiés, c’est une necéssité qu’ils se touchent par moins de points ce qui en rend la coherence moins forte et la division plus aisée. Quand à l’aggrégation, on voit qu’elle doit se faire dans les animaux et les vegetaux par une distribution singuliére et inégale pour produire des corps organiques composés de parties similaires et dissimilaires. Dans les mineraux, au contraire, l’aggrégation n’est nullement nécessaire pour en constituer l’essence et un Atome d’or n’est pas moins pourvu de touttes les proprietés spécifiques de l’or, que le seroit un lingot d’or de cinquante marcs. Enfin le regne Animal différe du régne végétal non seulement par l’organisation et la tissure de ses parties, mais aussi par ses Elémens ou Principes secondaires : car les sels dominent
- ↑ Voir Recher, Phys. subt., p. 105, 113 et 123.
