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dans un grand embarras. Le 17 octobre il écrivit à du Peyrou, « On me chasse d’ici, mon cher hôte, le climat de Berlin est trop rude pour moi ; je me détermine à passer en Angleterre où j’aurais dû d’abord aller[1] ».

Ce n’était pas la première fois qu’il pensait à choisir l’Angleterre comme asile. Il en avait été question en 1762, au moment du départ de Montmorency. A la fin de mai, quand tous les amis de Rousseau s’inquiétaient de ce que le Parlement allait faire au sujet d’Emile, la Comtesse de Boufflers essayait de se renseigner sur les avantages et les inconvénients d’un séjour en Angleterre pour Rousseau. À ce sujet, elle écrivit à David Hume[2] qui répondit dans un post-scriptum à sa lettre du 1er  juillet[3]. Il croyait Rousseau déjà à Londres, ou sur le point d’y arriver :

« Good God ! Madam, how much I regret being absent from London — il était à Edimbourg — on this occasion, which deprives me of the opportunity of showing in person my regard for your recommendation, and my esteem, I had almost said veneration for the virtue and genius of Monsieur Rousseau. I assure your ladyship there is no man in Europe of whom I would I have entertained a higher idea, and whom I would be prouder to serve ; and as I find his reputation very high in England, I hope every one will endeavour to make him sensible of it by civilities, and by services, as far as he will accept of them. I revere his greatness of mind, which makes

  1. 1, Cor. DCCXV. Voir la lettre à Graffenried, 1, Cor. DCCXVI.
  2. 56, L. et C. Vol. II, p. 106, le 16 juin.
  3. 60, P. C., p. 8.