Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 21.djvu/158

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Yorkshire, celui-ci n’ayant jamais été propriétaire dans le sud de l’Angleterre, ni locataire que l’on sache.

Le récit de ces entrevues lyonnaises est captivant ; il confirme les dires des multiples visiteurs de Rousseau dans tous les lieux où la destinée le conduisit : charme personnel, éloquence prenante, sincérité totale, timidité visible. Même, la controverse sur la connaissance de la langue anglaise attribuée ou déniée à Jean-Jacques risque d’être close : he understands English, déclare Constable. Justice est rendue à l’originalité de Pygmalion, spectacle précurseur d’une rénovation musicale.

Dans son enthousiasme, Constable n’hésitera pas, un peu plus tard, à se faire peindre revêtu du costume de son héros[1].

La petite vérole emporta brusquement Winifred, en 1774 ; la raison de William faillit sombrer dans la tragédie[2] ; enfin, un mariage heureux, conclu en 1776, lui permit de reprendre ses études, tant et si bien que lui, l’ami de David Hume et de Joseph Priestley, devint membre de la Société Royale de Londres.

Peu avant sa mort survenue en 1791, il avait édifié une église catholique sur son domaine, faible compensation au chagrin que son incrédulité avait causée aux siens, et dont le souvenir demeure pénible à ses descendants.

  1. Nous nous réservons de publier ailleurs ce portrait.
  2. En 1771, Anton von Maron avait peint à Rome, pour le prix de cent livres sterling, un immense portrait du frère et de la sœur costumés en Caton et sa femme ; atteignant Burton Constable après la mort de Winifred, le tableau fut retourné contre la paroi, et resta ainsi tant que William vécut. Cette œuvre n’est pas mentionnée par Thieme u. Becker, Allgemeine Lexikon der bildenden Künstler. Leipzig, 1930, Bd. 24, S. 127, Art. A. v. Maron.