Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 24.djvu/85

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brouillon ; l’autre côté n’offre qu’une demi-page d’une main plus espacée avec une seule correction.

De nature fort différente, ces deux morceaux sont-ils contemporains ? il est malaisé de trancher cette question par commodité, et sans préjuger de l’âge respectif des textes, nous les classerons d’après leur longueur en leur attribuant un titre qui ne figure pas dans l’original : le premier concerne les Benjamites ou le Lévite d’Ephraïm, le second intéresse la Botanique.

Le N° 1 évoque d’emblée les dernières lignes d’un texte publié par Albert Jansen. « Quant au troisième [morceau]… petit poème en prose, paraphrase des trois derniers chapitres des Juges, j’avoue qu’il me sera toujours précieux, et que je ne le relis jamais sans une satisfaction intérieure, non par une sotte vanité d’auteur dont l’ineptie… mais par un sentiment plus honnête, et dont j’ose même me glorifier. Il suffit pour me faire entendre de dire que cet écrit fut fait en voyage le dix, l’onze et le douze juin 1762. Voilà de quoi je m’occupais dans ces plus cruels moments de ma vie… des malheurs… » Il s’agissait d’une Préface au recueil que Rousseau projetait en 1763 et qui devait renfermer l’Imitation théâtrale, l’Essai sur l’origine des langues et le Lévite d’Ephraïm[1].

Notre inédit est postérieur à cette année 1763 car il mentionne les retouches apportées au poème primitif, lequel, achevé à Môtiers[2], ne prit sa forme définitive que plus tard, dans « une occasion à peu près semblable » à la fuite de 1762 sur la route Montmorency--

  1. Jansen. Rousseau als Musiker. p 473 ; P.-M. Masson. L’Essai sur l’origine des langues, dans les Annales J.-J. Rousseau, t. IX. p. 48.
  2. Confessions, liv. XI, éd. Hachette, t. IX. p. 31.