Page:Annales de la société Jean-Jacques Rousseau, tome 24.djvu/87

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Le N° II ressortit aux multiples Notes de botanique éparses dans tant de volumes. Rousseau ne parle nulle part ailleurs du Polygala virginiana, mais il a étudié à reprises réitérées le Polygala vulgaris, espèce européenne des plus répandues ; déjà il l’avait placé dans l’herbier de Julie Boy de la Tour, lequel était complet le 16 avril 1772[1]. Il le désignait comme suit dans la liste méthodique qui accompagnait cette collection : « N° 80. Le Polygala. Ce mot s’est francisé et c’est le seul nom de la plante »[2]. Il reviendra sur cette indigence du vocabulaire lorsqu’il constatera, non sans ironie, que « la plupart des plantes n’ont point de noms français, mais toutes ont un nom anglais. La raison en est que les Anglais étudient et aiment la botanique, et s’en font à la campagne une récréation charmante, au lieu que les Français ne la regardent que comme une étude d’apothicaire, et ne voient dans l’émail des prairies que des herbes pour les lavements »[3]. Le Polygala reparaît dans le Dictionnaire des termes de botanique : « Le calice du Polygala, d’abord très coloré, perd de sa couleur peu à peu, et prend enfin celle d’un calice ordinaire »[4]. Enfin, il figure dans l’herbier destiné à Madeleine Delessert, et singulièrement parmi les dix plantes « que M. Rousseau n’a rapportées à aucune famille et qu’il a notées par ces mots : à chercher »[5].

Et il chercha ; il put ajouter deux indications pré-

  1. Correspondance générale, t. XX. p. 298.
  2. Pages inédites de J.-J. Rousseau, éd. par Th. Dufour dans les Annales J.-J. Rousseau, t. II. p. 266, n° 80.
  3. Notes sur la Botanique de Regnault, éd. Hachette, t. VI, p. 127.
  4. Ed. Hachette, t. VI, p. 144.
  5. Lettres inédites de J.-J. Rousseau à Mmes Boy de la Tour et Delessert, publ. par Ph. Godet et M. Boy de la Tour, p. 242.