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CHAPITRE PREMIER
Jean-Jacques et les femmes. Intérêt que présente l’étude de leurs relations. Pourquoi nous préférons pour cette étude la Correspondance aux Confessions. La Marquise de Verdelin resta l'une des dernières amies du philosophe.

On a dit et souvent répété que c’est par les femmes que Jean-Jacques Rousseau connut son prodigieux succès littéraire et philosophique. Elles jouèrent un grand rôle dans son existence. Depuis le jour des Rameaux de l’année 1728, où l’adolescent rencontrait Mme de Warens, près de l’église d’Annecy, en un lieu qu’il a souvent arrosé de ses larmes et qu’il voulait entourer d’un balustre d’or[1], jusqu’à l’heure de la gloire, où ses nombreuses admiratrices l’accaparèrent, où les belles prisonnières des salons du dix-huitième siècle, dont le cœur flétri s’était retrempé aux sources vives de ses œuvres, on peut dire que

  1. Le balustre d’or dont rêvait Rousseau a été élevé le 22 juillet 1928 par les Annéciens pour commémorer le 200e anniversaire de l’arrivée de Jean-Jacques à Annecy. Le balustre d’or, dessiné par M. Coppier, exécuté par M. Montant, évoque deux cœurs enchevêtrés entourés de pervenches. Au pied de la fontaine on a gravé ces mots :

    « Au matin de Pâques fleuries de 1728 Jean-Jacques Rousseau rencontra ici Madame de Warens. »