La bande s’installe chez les gens et fait ripaille à leurs frais.
« Ils sont restés vingt-quatre heures à mon domicile, dépose un paysan de la Grande-Noë ; et, après avoir tout bu et tout mangé ce qui était chez moi, ils sont partis en me disant qu’ils se sont bien trouvés et qu’ils reviendraient. »
Non seulement elle pille les gens, mais elle les arrête et les conduit à Nantes, d’où, faute de preuve, ils sont généralement renvoyés ; Beilvert, dans une suite de lettres, s’insurge contre ce manque de rigueur.
S’il visite la chaumière, le château ne lui est pas indifférent. Un sieur Boismorin, habitant la Caillère, écrit à ce sujet :
« La bande à Beilvert a pillé chez moi… accompagnée d’un gendarme ; elle a été jusqu’à éventrer mes matelas, histoire d’y trouver des ornements sacerdotaux. »
L’un se plaint d’un bois, que Beilvert a abattu et qui est sa possession, l’autre d’un incendie allumé après boire. Un commissaire écrit, qu’il a tiré sur un paysan à Bourneau. De Brains, parvient tout un dossier ; il a forcé la municipalité à expulser un habitant, pour en obtenir l’habitation.
L’histoire d’un factum imprimé par Beilvert et dirigé contre le commissaire Binet serait toute à écrire ; mais à quoi bon s’attarder à ces vétilles ? son existence sanguinaire est passée.
Le 29 nivôse an V (18 janvier 1797), le général Avril recevait une lettre des hommes de Beilvert, l’avisant que depuis huit mois leur solde n’avait pas été réglée. (De quoi vivaient-ils alors, sinon de rapines ?)
Des informations sont demandées à notre capitaine ; sans sourciller, il répond que n’ayant rien touché, il n’a rien distribué ! Grand émoi parmi les officiers payeurs de l’armée, qui fournissent, avec les reçus de Beilvert, la