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Par pitié reste encor, car voici la nuit sombre
Qui traîne son manteau dans le riant vallon,
Reste, ne permets pas que sur nous plane l’ombre ;
Reste, ne permets pas que souffle l’aquilon…
Ô ne quitte pas la vallée,
Car la nature désolée
Pleure quand le soleil faiblit.
Reste, fais pâlir les étoiles.
Mais hélas ! la mer dans ses voiles
T’enveloppe et t’ensevelit.

Au pays de Retz.

Pornic (Loir-Inf.) 20 octobre 1910. A. Gautier.


Beau pays Breton

(Sonnet acrostiche)

Bondissant sur les flots de la mer orageuse,
En cotoyant tes bords aux rochers dentelés,
Au rivage d’Armor, sous les embruns salés,
Un jour vint aborder ma nacelle anxieuse.

Pays cher à mon cœur, ô terre ensorceleuse,
Ah ! qu’ils sont captivants, tes coteaux ondulés,
Y demeurer longtemps au bord de tes Ellés,
Satisferait le vœu de ma muse frileuse.

Bâtissons notre nid parmi les liserons,
Rafraîchis par ton air nous nous endormirons.
En écoutant la voix de l’océan sans bornes,

Terre des rudes gars, fils de nos anciens preux,
Oublions nos chagrins à l’abri de tes mornes,
Notre cœur s’emplira de ton sang généreux.

Au pays de Retz. Pornic (Loir-Inf.) A. Gautier.