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USAGES DU RÉTICULE RHOMBE.

ASTRONOMIE PRATIQUE.

Mémoire sur l’usage du réticule rhombe, pour les
observations des taches du soleil et de la lune ;
Par M. H. Flaugergues, astronome, correspondant de la
première classe de l’institut.
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Il ne paraît pas que les astronomes aient, jusqu’à présent, employé le Réticule rhombe[1] pour observer les taches du soleil[2] et de la lune. Toutes les observations de ce genre qui me sont connues, et pour lesquelles on s’est servi de réticules, ont été faites

  1. C’est ainsi qu’on doit nommer le réticule dont Bradley passe pour être l’inventeur, et non pas Réticule rhomboïde, puisque le parallélogramme formé par les côtés de ce réticule est équilatéral, ce qui caractérise le rhombe et le différencie du rhomboïde, suivant la définition d’Euclide Ρὃμϐος, ὃ ίσὀϖλευρον… Ρ’ομβοειδὲς, δὲ, ὅ ὅ ίσὀϖλευρον. (Euclidis, Elem. lib. I, définit. 32 et 33.) Il est inconcevable que, depuis plus de soixante ans, les astronomes se soient tous accordés à se servir d’une expression aussi impropre.
  2. L’observation assidue des taches du soleil, outre son utilité générale pour déterminer les élémens de la rotation de cet astre, et pour décider la question fameuse si ses taches appartiennent aux mêmes points physiques du globe du soleil, ou si elles naissent spontanément dans la zone qui leur est affectée, peut encore conduire à la découverte des petites planètes qui peuvent exister dans l’espace, entre Mercure et le soleil, ainsi qu’à celle des comètes dont le périhélie étant très-près de cet astre passent par ce point de leur orbite aux environs de leur conjonction inférieure, avec peu de latitude, et ne peuvent ainsi être aperçues que dans leur passage sur le disque du soleil. C’est sans doute un phénomène de ce genre que vit M. Dangos, le 18 janvier 1798, et qu’il avait déjà aperçu en 1784