Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1830-1831, Tome 21.djvu/193

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ARITHMÉTIQUE SOCIALE.

Notions élémentaires sur les métaux considérés
comme monnaies ;
Par M. Gergonne[1].
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Je me propose d’examiner, dans l’essai qu’on va lire, par quelle progression d’idées l’usage des monnaies métalliques a pu s’introduire universellement dans nos sociétés, quels effets généraux résultent de leur emploi, et quelle influence peut avoir leur circulation plus ou moins abondante sur la valeur des choses et sur la richesse des nations. Je n’aurai qu’un petit nombre de vérités à établir, et des vérités presque triviales, bien qu’elles soient trop souvent méconnues ; mais je signalerai, chemin faisant, des erreurs et des préjugés de plus d’un genre. Un pareil soin ne me paraît pas tout à fait dépourvu d’utilité, car, outre ce que ler-

  1. Cet essai, composé à la fin de 1825, était destiné pour l’Annuaire du département de l’Hérault de 1826. Le Préfet d’alors, tout en approuvant l’écrit, comme particulier, désirait, comme agent d’un ministère ombrageux, que j’y fisse diverses modifications et suppressions ; mais, comme elles auraient dû porter sur les points de doctrines auxquels je tenais le plus, je préférai retirer le manuscrit que de le faire paraître ainsi mutilé et défiguré. Je le donne aujourd’hui tel qu’il était alors, en rejetant dans des notes ce que j’ai cru devoir y ajouter postérieurement.