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Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1830-1831, Tome 21.djvu/303

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Si enfin le carton est de couleur orange et la tache effective rouge ; le liséré et la tache idéale sembleront de couleur jaune ; ils sembleraient, au contraire, de couleur rouge, si le carton étant toujours orange, la tache effective était jaune.

Il ne faut point perdre de vue ; au surplus ; que, d’après ce que nous avons dit plus haut, ces expériences peuvent ne pas réussir également bien pour toutes sortes de couleurs ou pour toutes sortes de persomies, ni même pour la même personne en diverses circonstances ; mais ce sont là de pures exceptions accidentelles, qui ne sauraient rien ôter à la vérité du principe général.

Il est certains phénomènes dans l’explication desquels il faut tenir compte, non seulement des principes sur lesquels nous nous sommes appuyés jusqu’ici, mais encore d’une persistance plus ou moins durable des impressions reçues par l’organe, après que la cause qui les a produites a cessé d’agir ; persistance suffisamment prouvée par l’expérience du charbon allumé qui, agité rapidement dans l’obscurité, offre l’apparence d’un ruban de feu continu.

Par exemple, si, pendant un temps plus ou moins prolongé, on regarde fixement le soleil, ce qui ne peut se faire impunément qu’un peu après son lever ou avant son coucher ; en portant ensuite subitement ses regards sur d’autres objets, on croira y voir tantôt une tache brillante et tantôt une tache noire, d’une grandeur égale à la grandeur apparente du disque solaire. La tache noire qui, communément paraît la dernière, est très-facile à expliquer ; elle tient à ce que la portion de la rétine ou l’image solaire, était peinte, éprouve ; par l’effet de l’action trop vive de cet astre, une sorte de paralysie momenfanée qui la rend, plus ou moins long-temps, insensible à la lumière, beaucoup plus faible, qui peut lui venir des autres objets ; et, quant à l’apparence lumineuse qui précède, elle tient à ce que l’impression que l’œil a reçu des rayons solaires, à raison de son extrême vivacité, survit plus ou moins long-temps à l’action de ces mêmes rayons.

Nous ne saurions ici, sans excéder les bornes que nous devons