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ANNALES
DE PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE.
Numéro 5. — Mai 1850.
Traditions Anciennes.
LES QUARANTE-DEUX POINTS D’ENSEIGNEMENT,
PROFÉRÉS PAR BOUDDHA.
Traduit du mongol par MM. Gabet et Huc, missionnaires lazaristes.
Avec notes critiques par M. Bonnetti.
(Suite et fin.[1])



25. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : « L’homme qui pratique la vertu est semblable à un morceau de bois placé au milieu d’un fleuve, allant toujours d’après le courant de l’eau  ; s’il ne va heurter ni la rive gauche, ni la rive droite, si les hommes ne l’enlèvent pas, si les esprits ne le font pas disparaître, si enfin il ne se corrompt pas, moi je protégerai son entrée dans la mer. L’homme marchant dans la pratique de la vertu, s’il ne se laisse pas ébranler par les passions, s’il n’est pas dominé par ses vices, s’il s’efforce d’avancer toujours, sans jamais chanceler, je protégerai son entrée dans la vérité(325-A). » 

26. — Bouddha, manifestant sa doctrine, prononça ces mots : « Garde-toi de suivre à volonté ton propre sentiment ; il n’est jamais permis de suivre son propre sentiment. Garde-toi de t’abandonner à la volupté ; si tu t’abandonnes à la volupté, les calamités naîtront sous tes pas. Quand tu auras obtenu la vertu d’Arahoun, alors seulement tu pourras suivre ton propre sentiment(325-B). »

(325-A). Très-belle tradition prouvant que l’action divine et l’action humaine ont toujours été nécessaires pour pratiquer la vertu, et que jamais la protection divine ne manque à celui qui fait tous ses efforts pour résister à ses passions.

(325-B). Voilà un avertissement bien sévère donné par un bouddhiste à

  1. Voir au précédent n°, ci-dessus, p. 279.