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Fruits de verger.

n°1. Poire Désiré Cornélis (Bivort). — 2. Poire Alexandre Lambré (Bivort).



L’impulsion que les efforts réunis des particuliers et du gouvernement ont imprimée depuis quelques années aux diverses cultures, commence à produire les plus heureux effets.

Cette influence favorable ne se manifeste pas seulement dans l’amélioration et l’accroissement des produits de première nécessité, elle se fait sentir jusque dans les produits secondaires. Tout participe à ce mouvement général, qui est une des nécessités de notre époque. En effet, lorsqu’il devient de jour en jour plus difficile d’assurer l’alimentation de tous, les efforts de l’homme doivent tendre à obtenir de la terre, le seul et inépuisable fonds de ses véritables richesses, tout ce que cette terre peut lui donner en récompense de son labeur.

Nous avons souvent été frappés du peu d’importance qu’on attache dans la plupart de nos provinces à la culture fruitière des vergers, lorsqu’on voit chez nos voisins les immenses résultats obtenus par ces cultures. Faut-il attribuer cette négligence à la différence de climat, de besoins ou de goût ?

Nous ne le croyons pas, puisque partout, en Belgique, les arbres fruitiers donnent les meilleurs résultats ; les fruits s’y vendent bien, et sont recherchés des consommateurs ; les produits sont aussi satisfaisants dans les provinces un peu montueuses, qu’ils le sont dans les vallées les mieux abritées de l’Allemagne. Quelle peut donc être la cause de cette infériorité relative ? Serait-ce le défaut de con naissances spéciales dans la conduite des vergers ? mais chacun sait qu’il en faut peu, lorsque les espèces et les variétés sont rustiques. Serait-ce la pénurie de bons fruits appropriés à cette destination ? mais on sait fort bien que, sous ce rapport, la Belgique n’a rien à envier à ses voisins et qu’elle leur est même supérieure.

Il nous a semblé que cette indifférence d’une partie de nos populations tient à deux causes principales : la première est la grande fertilité et le facile écoulement, à des prix avantageux, des mauvaises variétés fruitières cultivées dans nos vergers ; la seconde est l’incertitude où est le cultivateur de