Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 3.djvu/202

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Bon-Chrétien M.-Joseph Lamarche.


(Spécimen récolté sur pyramide.)

On peut à bon droit s’étonner que ce fruit, de qualité supérieure à bien des égards, soit resté jusqu’à ce jour presque inconnu aux environs de Liège, où, à en croire une tradition qui semble suffisamment avérée, il a pris naissance dans le jardin d’un de nos cloîtres vers le milieu du siècle dernier. Un chanoine (du nom de Gathy) en était, sinon l’inventeur, du moins le gardien égoïste et jaloux. Les trésors du fameux jardin des Hespérides n’étaient pas l’objet d’une plus inquiète et active sollicitude. Mais vint la tourmente révolutionnaire, et il fallut émigrer. Son jardinier, jusqu’alors sévèrement surveillé, put enfin en prendre des greffes. Longtemps après il se dessaisit d’un exemplaire en faveur de M. M.-Joseph Lamarche, et c’est à l’honorable manufacturier liégeois que nous devons la conservation et la propagation de cet excellent et beau fruit. Aussi croyons-nous devoir le lui dédier.

Cette poire a beaucoup de traits de ressemblance avec le Bon-Chrétien Napoléon, et, disons-le tout d’abord, lui est incontestablement supérieure à notre avis.

Le fruit est gros (environ 8 à 9 centimètres de haut sur 7 de large), irrégulièrement pyriforme, moins bosselé que la poire précitée.

L’épicarpe (peau), assez épais et rude au toucher, est marqué de petits points bruns inégalement disséminés, strié de roux et maculé de noir. D’abord vert-clair luisant, il prend en pleine maturité une riche teinte d’or pâle.

Le pédoncule, long de 2 centimètres, est gros, ligneux, arqué, placé obliquement et superficiellement, parfois déplacé par une forte gibbosité, et se revêt presque du même coloris que le fruit.

Le calice, couronné, occupe une cavité peu profonde, arrondie et bosselée.

Divisions persistantes, dressées, jaunâtres en dehors et brunes en dedans, ainsi qu’au sommet.

La chair est blanche, beurrée et fondante. Point de concrétions ni de marc. L’eau est très-