Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 3.djvu/95

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La chair, jaune d’or, transparaît à travers la peau à l’époque de la parfaite maturité, et donne à celle-ci une apparence splendide ; elle est presque ferme et remplie d’un jus abondant, doux et parfaitement arômatisé. Le noyau est très-aplati, allongé vers le sommet et ovalement arrondi à la base ; il adhère partiellement à la chair.

La maturité de la prune Coe a lieu en Belgique pendant le mois de septembre ; mais nous lisons à cet égard, dans les Transactions horticoles de M. Knight, la note suivante :

« Je saisirai cette occasion de signaler à l’attention de la Société les mérites d’une prune nouvelle, la Goutte d’or de Coe, comme un fruit de dessert et de garde, trop peu connu du public. Ayant suspendu par leurs queues, dans un appartement sec, quelques fruits de cette variété, cultivés en espalier au couchant en 1808, je les trouvai parfaitement sains au milieu de décembre, et ils furent jugés au moins égaux en saveur et en parfum à la Reine Claude. On me dit qu’ils réussissent fort bien en plein-vent ; il faut observer cependant que, cultivés de cette manière, le fruit se fend souvent et se durcit, à moins que la saison ne soit très-favorable. »

Cette variété, bien digne d’être admise dans nos jardins, n’égale pas cependant, en Belgique, l’excellente Reine Claude dorée. L’assertion de M. Knight provient-elle d’une certaine exagération en faveur d’un produit indigène, ou est-elle due à l’influence du sol ? Nous n’oserions nous prononcer à cet égard.

Comme il résulte de cette note que la Coe est ordinairement cultivée en espalier en Angleterre, et que cette culture seule assure à cette prune la beauté et les qualités qui la font rechercher, nous conseillons d’en agir de même, car l’arbre, cultivé en haut-vent, sous notre climat, est plutôt malingre que vigoureux, et ses fruits, dans les années humides, sont plus sujets au ver et à la gomme que bien d’autres prunes de premier ordre. Il y a cependant quelques localités en Belgique, telles que la vallée de la Meuse, ou d’autres placées dans des conditions identiques, où la culture de cette variété offre de bons résultats. On peut sécher les fruits qui n’ont pas été consommés frais et en faire d’excellents pruneaux.

Alexandre Bivort.