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Poire Bouvier Bourgmestre.

(Bouvier.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

La première production de cette variété, qui se trouve déjà maintenant dans la plupart de nos jardins, a eu lieu en 1842 ; elle provient d’un semis fait en 1824 par feu M. Bouvier, bourgmestre de Jodoigne.

Le fruit est gros, ordinairement pyriforme pyramidal, mais quelquefois plus court et plus ventru. L’épiderme, jaune d’or à l’époque de la maturité, est épais, ponctué de fauve, maculé de brun-roux et de noir. Le pédoncule, long de 3 à 4 centimètres, moyen, ligneux, brun, est implanté dans un enfoncement assez profond. Le calice, petit, irrégulier, occupe une cavité moyenne, dont l’orifice est irrégularisé par quelques gibbosités ; ses divisions sont noires, ordinairement caduques. La chair est blanche, fine, fondante ; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum des plus agréables. Quelques concrétions pierreuses entourent le trognon et sont plus nombreuses dans certaines années, ou lorsque l’arbre est planté dans un sol trop humide ; elles diminuent un peu le mérite de cette poire, qui sans cela serait de toute première qualité, et dont la maturité a lieu en novembre.

L’arbre, d’un aspect tout particulier et très-reconnaissable entre tous ses congénères, n’est pas encore entièrement dépouillé de ses épines et les reproduit parfois, même lorsqu’il est greffé sur coignassier. Il est d’une vigueur et d’une fertilité moyenne ; cependant il demande quelque attention pour être conduit sous la forme pyramidale, parce que son sommet a une propension à pousser plus ou moins horizontalement. Il se comporte bien en espalier au levant et au couchant ; son fruit y conserve toutes ses qualités et devient beaucoup plus beau. Ses branches à fruits sont grêles, grises ; les supports sont courts, gris, ridés et peu renflés à leur sommet.

Le bouton à fleur est déprimé, aigu, brun marron, lavé de gris cendré.